Hier matin, les membres de la commission des finances et de la commission des affaires économiques dont je suis membre, ont auditionné Carlos Ghosn, PDG de l’alliance Renault, Nissan, Mitsubishi. Il a annoncé la bonne santé du groupe : 10,6 millions de véhicules vendus en 2017, le plaçant ainsi au rang de leader mondial du secteur.
D’ici à 2035, 25% des véhicules neufs vendus seront autonomes
Il s’est livré à un plaidoyer pour la voiture électrique. Il assure aussi que dans les années à venir, la plupart des voitures proposeront un certain niveau d’autonomie en raison de la demande croissante des consommateurs. Carlos Ghosn a également évoqué les « mutations profondes » du secteur automobile, estimant que les voitures deviendront, dans un futur proche, des « espaces de vie mobiles, connectés, autonomes, électriques ». Une tendance qui devrait se développer dans les prochaines années, selon lui « D’ici à 2035, 25% des véhicules neufs vendus seront autonomes ».
Carlos Ghosn a par ailleurs dû répondre aux accusations portées par Amnesty international contre Renault. Selon l’ONG, le constructeur automobile ne « démontre pas qu’il prend les mesures appropriées pour garantir que ses produits ne comportent pas du cobalt extrait par des enfants et des adultes dans des conditions de travail dangereuses », notamment en République démocratique du Congo.
« Nous n’achetons pas de cobalt ! « , a affirmé Carlos Ghosn qui rejette la responsabilité sur un sous-traitant, le fabricant coréen de batteries LG Chem. Le PDG de Renault affirme « travailler » avec l’entreprise coréenne sur cette question. Il a également expliqué que des responsables de son groupe allaient rencontrer prochainement Amnesty international.
L’incertitude du Brexit
Il a également commenté la position de son groupe vis-à-vis du Brexit : « Nous ne savons pas comment cela va se passer pour nous… ». Selon Carlos Ghosn, « 80 ou 90% de la production » des usines de Renault en Angleterre est destinée à l’Europe. Incapable de prévoir les conséquences économiques concrètes du Brexit, le groupe automobile est « dans l’attente » : « Il n’y a aucune entreprise qui se livre à une expansion en Grande-Bretagne (…) La chose dont nous avons horreur, c’est l’incertitude. »
Il a aussi évoqué la « pérennisation des sites en France », assurant qu’il n’était « pas inquiet » à ce propos, rappelant que ceux-ci sont à 90% de leurs capacités.
Le PDG de Renault a également défendu le maintien du crédit d’impôt recherche, qui « permet à la France de rester dans la course ». 75% des dépenses en ingénierie du groupe ont lieu en France.