« Dérive monstrueuse », « pas possible de faire subir cela à des enfants »… Perrine Goulet, députée de la première circonscription de la Nièvre et présidente de la délégation aux droits des enfants à l’Assemblée nationale, et deux autres élus du Palais Bourbon ont saisi le parquet de Paris après avoir visionné des scènes jugées choquantes du casting d’enfants du film CE 2 de Jacques Doillon.
Une commission d’enquête??
Elle et ses collègues ont eu accès à ces séquences, tournées en 2020, dans la foulée de l’audition de l’actrice Judith Godrèche par la délégation, consécutive à ses accusations de violences sexuelles contre le réalisateur quand elle était mineure. Perrine Goulet annonce que la création d’une commission d’enquête sur « cette problématique des enfants dans le cinéma » sera discutée jeudi 2 mai. « Ce n’est pas assez cadré », juge-t-elle sans aucune intention de jeter l’opprobre sur toutes les équipes de tournage de films.
Dans les images du casting de CE 2, la députée nivernaise raconte avoir vu une fillette en présence d’une personne de l’équipe du film qui « sait tout d’elle : la vie sociale de ses parents, leur travail, s’il y a des difficultés dans le couple… Et elle savait que la petite avait été victime de harcèlement sexuel?! »
Les larmes de l’enfant
L’enfant est invitée à en « dire plus » sur ce douloureux passé mais n’a « pas envie ». L’adulte « insiste. La petite finit par craquer et dit les choses », raconte Perrine Goulet, encore touchée par les larmes de l’enfant. La parlementaire est d’autant plus choquée qu’une « unité d’accueil pédiatrique, en place dans la Nièvre comme ailleurs, est là pour entendre les enfants victimes d’agressions. »
