Le chantier de construction du nouvel hôpital de Cosne va prendre du retard. La première pierre ne sera pas posée au printemps. Tout d’abord car « plusieurs lots sont revenus infructueux », fait savoir la députée Perrine Goulet. « Il va falloir relancer les consultations, ce qui va faire perdre du temps. »
Demander une rallonge au ministère de la Santé
Mais aussi et surtout car « les coûts sont 15 % supérieurs par rapport à l’enveloppe prévue », alerte-t-elle. « Il y a 4 millions d’euros en plus par rapport au coût initial », a calculé Hicham Boujlilat, conseiller municipal cosnois et vice-président à la Région.
« 27 millions avaient été débloqués dans le cadre du Segur et 5 millions d’euros empruntés par l’hôpital pour financer les 32 millions d’euros estimés. Je demande à l’État et au ministère de la Santé de mettre les 4 millions qui manquent. »
Un avis partagé par Perrine Goulet qui a sollicité une entrevue au ministère pour « avoir une petite rallonge ». Car pour elle, il n’est pas question de faire contracter un nouvel emprunt à l’hôpital.
Renier sur l’extérieur plutôt que sur l’intérieur
Des économies pourraient être faites, selon la parlementaire, sur l’architecture extérieure, mais pas sur l’aménagement intérieur. « L’architecte voudrait enlever des éléments intérieurs plutôt qu’à l’extérieur, car il a proposé de jolies choses avec de la brique et des enduits avec de la maille en inox », s’agace-t-elle.
« L’Agence régionale de santé (ARS) et l’hôpital ont proposé de supprimer un ascenseur visiteur, des lève-malades, la pneumatique (système de transport par tube pour expédier prélèvements, documents), la climatisation dans les chambres, les brise-soleil occultant », confirme Hicham Boujlilat qui s’étonne de ces dernières propositions au moment « où nous avons des étés de plus en plus chauds ».
« Le confort des usagers et des agents est notre préoccupation », ajoute Sylvain Cointat, président de Cœur de Loire.
Perrine Goulet pense qu’il est possible de faire « un million d’économie sur le crépi. Ce sera moins joli, mais on sera capable de le refaire dans dix ans. Il est aussi possible de baisser les coûts des aménagements extérieurs. Si on enlève ces éléments, il restera un ou deux millions à trouver. »
« Je craignais une coquille vide, je crains une coquille fragile », image le vice-président régional qui se désole de voir que « le permis de construire a été demandé avec la réglementation de 2012 et non celle de 2020. Les normes énergétiques et environnementales seront celles d’il y a dix ans. Un bâtiment hôpital se fera, mais il s’agira d’un dispensaire géant. » « On va trouver des solutions », optimise Sylvain Cointat. « C’est l’un des projets prioritaires du territoire avec la crèche et la maison de santé. »
Une réunion publique est prévue
« Une réunion publique avec le Groupement hospitalier de territoire (GHT) est prévue, mais pas encore programmée », indique Gilbert Lienhard, le premier adjoint. « Elle aurait dû avoir lieu en fin d’année, mais elle a été repoussée. »
