Réforme de la santé : préserver notre modèle en l’adaptant à demain

Le système de santé français est l’une des plus performants avec la deuxième espérance de vie la plus élevée au monde. Le modèle de prise en charge ( plus de 92% de prise en charge) est un modèle que nous devons préserver et qu’il faut pour cela adapter aux enjeux actuels.
Mais c’est un système qui, conçu il y a plus de 60 ans, ne répond plus aux réalités d’aujourd’hui : vieillissement de la population, augmentation, de l’espérance de vie, la forte augmentation des maladies chroniques, mais aussi les progrès technologiques, les nouvelles thérapeutiques ou l’irruption du numérique ont considérablement modifié nos besoins et nos approches en matière de soins.
De ces évolutions découlent aujourd’hui de multiples tensions :
Pour les patients : difficulté à trouver un médecin rapidement, attente interminable aux urgences, soins de qualité et de pertinence inégales.
Pour les soignants : sentiment de perte de sens, impression de n’avoir pas le temps pour l’essentiel, manque de perspective d’évolution de carrière.
Réformer pour les 50 prochaine années
L’objectif est aujourd’hui de réformer le système pour les 50 années à venir pour le recentrer sur les patients, sur l’orientation et la qualité. Un diagnostic établi par des consultations du monde médical qui a permis de définir trois priorités.
1.       Regagner du temps médical, pour permettre à tous les patients d’accéder aux soins
2.       Créer un collectif des professionnels de santé, pour que les patients soient bien orientés
3.       Garantir des soins de qualité
Le financement prévu est à la hauteur des ambitions de cette stratégie. Avec un taux d’évolution exceptionnel de l’ONDAM (objectif national de dépenses de l’assurance maladie) de 2,5% (plus élevé que l’engagement du président de la République, qui était de 2,3 %, et le plus élevé en 6 ans), ce sont 400 M€ supplémentaires qui seront engagés dès 2019.
Détails des principales mesures
1.       Regagner du temps médical, pour permettre aux patients d’accéder aux soins :
–          en formant plus et mieux, via la suppression du numerus clausus, qui laissera place à un système de sélection qui incite moins au bachotage, laisse plus de place à la pratique, et permettre de diversifier les profils des étudiants, alors qu’aujourd’hui le contenu des études et les examens sont orientés vers l’évaluation encyclopédique des connaissances, et insuffisamment tournés vers les compétences nécessaires à l’exercice de ces métiers.
–          en créant 4 000 postes d’assistants médicaux pour seconder les médecins de ville, par exemple pour accueillir les patients, prendre la tension, etc. On estime que cela permettra de gagner entre 25 et 30% de temps médical.
2.       Créer un collectif des professionnels de santé au service des patients
–          en constituant des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), afin que tous les professionnels d’un territoire s’organisent pour répondre ensemble aux besoins de la population. Ces CPTS assumeront notamment des « urgences de ville »,pour décharger les urgences hospitalières qui doivent se concentrer sur les situations vitales.  L’objectif est d’en déployer au moins 1 000 d’ici  2022. Une stratégie de déploiement sera arrêtée d’ici fin 2018. Une partie de la rémunération des professionnels sera conditionnée à l’adhésion à une CPTS.
–          en créant 400 postes de médecins généralistes salariés dans des déserts médicaux pour permettre aux patients d’accéder à une consultation généraliste en ville.
–          en labellisant dès 2020 les premiers « hôpitaux de proximité »,avec l’objectif de reconnaissance de 500 à 600 établissements, et en réformant le régime des autorisations des activités de soins, dans une logique de gradation des soins entre soins de proximité et soins spécialisés.
3.       Mettre la qualité au cœur du système de santé
–          en allant vers une limitation progressive la part de financement à l’activité (T2A) et à l’acte, pour qu’elle ne représente pas plus de 50 % des modes de financement de l’hôpital. Il faut qu’au lieu de payer uniquement à la quantité, on commence à payer aussi à la qualité des soins qui sont donnés, y compris payer bien des gens qui ont décidé de ne pas faire un acte.
–          en créant des financements au forfait pour la prise en charge du diabète et de l’insuffisance rénale à l’hôpital dès 2019. Ils seront élargis à partir de 2020 à d’autres pathologies.
–          en évaluant la qualité des soins à partir de l’expérience des patients.
Nous allons leur demander de donner leur satisfaction de l’acte qu’ils ont subi, en termes de récupération, par exemple, et cette note sera rendue publique progressivement, parce qu’il faut que les professionnels sachent comment ils sont évalués pour s’améliorer.
–          en remettant le soignant au cœur de l’organisation, notamment par l’élargissement des compétences de la commission médicale d’établissement pour renforcer la participation des médecins au pilotage des hôpitaux.

 

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